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2010
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Il est indéniable que l'homme ne possède pas les caractéristiques d'un animal nocturne. Nous ne disposons d'aucune des adaptations que présentent certains mammifères pour voir et se déplacer dans l'obscurité : notre rétine compte peu de cellules en bâtonnets, entraînant une vision nocturne médiocre, et notre odorat est modéré, suscitant ainsi une peur ancestrale de la nuit. Face à cette appréhension, l'humanité a réagi en "inventant" l'éclairage artificiel, créant ainsi un environnement rassurant et permettant une activité prolongée après le coucher du soleil. Malheureusement, avec l'élévation du niveau de vie dans nos sociétés occidentales, l'essor de l'éclairage artificiel a été mal maîtrisé : il s'est étendu à l'éclairage individuel et collectif "confortable", mais aussi à l'éclairage publicitaire et à la "mise en valeur" de monuments ou de sites naturels.
Pour rectifier cette tendance et préserver notre avenir, il est impératif de renouer avec la nature. La nuit représente également le temps du repos, de la contemplation et du ressourcement. Elle nous offre le calme nécessaire après les journées agitées de la vie moderne. Nous avons besoin du confort nocturne, et le dérangement provoqué par un éclairage extérieur excessif affecte la qualité du sommeil, devenant ainsi un problème de santé publique soulevé par les professionnels de la santé. Il est temps de redécouvrir notre vision nocturne : après quelques instants, nos yeux s'ajustent à l'obscurité et nous permettent d'apprécier la beauté du paysage à la lumière de la lune.
Les astronomes, perturbés dans leurs observations par la diffusion excessive de lumière dans le ciel nocturne, ont été parmi les premiers à alerter sur ce problème. Des associations environnementales, telles que la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature, préoccupées par les impacts sur la consommation d'énergie et les écosystèmes, ont également rejoint ce mouvement. Ainsi, ce projet de brochure de sensibilisation à la pollution lumineuse a été élaboré en collaboration avec l'Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l'Environnement Nocturnes.
L'objectif n'est pas de s'opposer à tout éclairage artificiel, mais plutôt de promouvoir des modes d'éclairage doux et réfléchis, dans le respect de l'environnement. L'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) a également accepté de contribuer à cette brochure, car la pollution lumineuse représente également un gaspillage d'énergie : éclairer de manière judicieuse, c'est aussi consommer moins.