[RAPPORT] Double peine: les risques climatiques et environnementaux dans les prisons françaises

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Double peine
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Rapport
Année d'édition
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2024
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L'Association Notre Affaire à Tous publie un rapport sur l'adaptation au changement climatique dans les prisons françaises. Les populations détenues sont particulièrement vulnérables aux conséquences du changement climatique à cause de l'exposition des infrastructures et de facteurs aggravant liés à l'état des bâtiments. Aujourd'hui, les 188 établissements pénitentiaires, en métropole ou en Outre-mer, sont tous exposés à au moins un risque : inondation, tempêtes et cyclones, canicules...

Le rapport analyse les impacts du changement climatique et des risques environnementaux sur les prisons françaises, soulignant que les détenus sont parmi les populations les plus vulnérables.

Principaux constats

  1. Vulnérabilité des détenus :
    • Les détenus sont exposés à de nombreux risques climatiques et environnementaux en raison de leur privation de liberté et de leur dépendance aux autorités pour leur sécurité et leur environnement.
  2. Absence de politiques d'adaptation :
    • Aucun plan spécifique n'existe pour adapter les prisons aux changements climatiques dans les programmes publics ou de rénovation.
  3. Exposition universelle :
    • Toutes les prisons françaises sont exposées à des risques climatiques et/ou environnementaux, avec une concentration élevée dans le sud de la France.

Risques identifiés

  1. Risques climatiques :
    • Vagues de chaleur et canicules : Affectent 100% des prisons.
    • Retrait et gonflement des argiles : Concernent 50% des établissements, provoquant des fissures et déformations.
    • Tempêtes et cyclones : Touchent 30% des prisons.
    • Inondations : Affectent 25% des établissements.
  2. Risques environnementaux :
    • Pollution des sols : 70% des prisons sont sur des sols potentiellement pollués.
    • Proximité des infrastructures de transport : 25% des établissements subissent des nuisances liées à la proximité d’aéroports, de voies ferrées ou d’axes routiers importants.

Facteurs aggravants

  • Surpopulation chronique, vétusté des bâtiments, problèmes d’isolation, accès limité à l’eau et à l’électricité, inadaptation des cours de promenade, et manque d’accessibilité pour les personnes handicapées.

Impact social et humanitaire

  • Le rapport souligne que les mauvaises conditions climatiques et environnementales dans les prisons aggravent les souffrances des détenus, nuisent à leur santé et à leur bien-être, et constituent un obstacle majeur à leur réinsertion post-détention.

Recommandations

  1. Intégration dans les plans d’urgence ORSEC :
    • Les prisons doivent être incluses dans les plans de gestion de crise climatique.
  2. Évaluation des risques financiers :
    • Évaluer les coûts liés aux risques climatiques en tenant compte des facteurs aggravants et comparer avec les coûts d’adaptation des infrastructures.
  3. Adaptation des infrastructures :
    • Mettre en place des mesures concrètes pour adapter les prisons aux risques climatiques et environnementaux identifiés.

Le rapport appelle à une prise de conscience et à une action urgente pour protéger les détenus des risques climatiques et environnementaux, affirmant que l’État a le devoir de garantir un environnement sain et sécurisé pour tous, y compris les personnes incarcérées.