Étude - Des zones calmes aux espaces de ressourcement

Image
Type
Type
Etude/thèse
Année d'édition
Année d'édition
2017

Le bruit est fréquemment cité en tant que principale nuisance par les Français, pouvant entraîner divers désagréments physiques et psychiques chez certaines personnes. Pour remédier à cette problématique, les Plans de prévention du bruit dans l'environnement ont été instaurés, conformément à la Directive européenne sur le bruit (2002). Le PPBE de Rennes Métropole a été élaboré en 2012, englobant des cartes de bruit, la réduction des points noirs sonores, et la délimitation de zones calmes visant à améliorer le confort des habitants. Ce processus s'est déroulé à deux niveaux : d'abord à l'échelle communale pour prendre en compte le confort quotidien des résidents, puis à l'échelle de la métropole rennaise lors de l'élaboration du Plan local de l'urbanisme intercommunal (PLUI), offrant l'opportunité de définir des lieux de détente d'intérêt supra-communal.

Au cours de cette étude, les expérimentations ont révélé que, plus que le niveau sonore, c'est la qualité sonore, les ambiances, la lisibilité des lieux et leurs usages qui influent davantage sur la perception et le ressenti des habitants et des usagers. Ainsi, l'approche initiale axée sur le "bruit" s'est élargie pour englober le domaine plus vaste du bien-être et de la santé, selon la perspective de l'OMS. Cela a conduit à l'évolution de la réflexion des "zones calmes" (approche sonore) vers les "espaces de ressourcement" (approche santé), avec l'intégration de la société civile dans la démarche.

L'étude a commencé par l'élaboration d'une carte du confort sonore en opposition à la carte du bruit, identifiant ainsi les secteurs préservés des nuisances sonores. Une enquête menée en 2011 auprès d'un échantillon de 265 personnes dans la métropole a mis en lumière les principaux lieux de détente et de loisirs, avec une préférence marquée pour la présence de la nature. Les résultats ont également révélé des besoins différenciés selon les tranches d'âge, le genre et les modes de vie. Cependant, l'analyse superposant les espaces de détente à la carte du bruit a montré que les niveaux de bruit peuvent être élevés, soulignant que l'ambiance et les caractéristiques immédiates du site peuvent compenser certaines nuisances, pour autant que les perceptions et les usages soient attractifs.

Ces constats ont renforcé l'idée que, pour définir les zones calmes, la qualité intrinsèque, l'environnement immédiat et les usages sont tout aussi importants que le critère acoustique. Les zones calmes, définies pour Rennes Métropole, sont avant tout des espaces de quiétude et de plaisir, privilégiant des sons agréables tels que ceux de la nature ou de la voix humaine, en opposition aux bruits indésirables. Ces lieux doivent également être facilement accessibles et offrir un cadre de vie plaisant, évalué à travers divers facteurs perceptifs tels que la végétation, le paysage, l'esthétique, la propreté, la luminosité, la sécurité, et les usages. Les travaux exploratoires ont ainsi permis de définir clairement les zones calmes pour Rennes Métropole.