Extrait :
" Le point commun entre l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul, le garage de la rue Lamarck, au pied du Sacré-Cœur, et le poste de déchargement SNCF de Paris 19e ne saute pas aux yeux d’emblée. L’époque ? Les matériaux ? L’architecte ? Rien de tout cela. En réalité, chacun de ces lieux a perdu sa raison d’être originelle. Les trains ne circulent plus sur la petite ceinture ; les enfants ont été priés d’aller se faire soigner ailleurs ; quant aux Parisiens, ils n’achètent plus de voitures. Pour autant, aucun de ces bâtiments délaissés, désaffectés n’a été démoli. Mieux, on les ressuscite. Le hangar TLM en brique rouge est promis à devenir un haut lieu de l’économie sociale et solidaire. Les couloirs de la clinique Marcel-Lelong, rehaussée de quatre niveaux, desserviront bientôt 134 appartements signés Lacaton et Vassal. Quand le garage repensé par l’agence Data agrège, lui, les obsessions du moment – bureaux, logements, salle de sport, espace logistique –, le jardin partagé en moins.
A Paris, on ne démolit plus, on transforme, n’a de cesse de répéter Emmanuel Grégoire, l’adjoint à l’urbanisme de la maire socialiste Anne Hidalgo. Détruire doit rester l’exception. En y regardant bien, le discours se rapproche de la réalité. C’est ce que documente un travail mené par le Pavillon de l’Arsenal, le centre parisien d’urbanisme et d’architecture, qui a analysé les quelque 1 200 à 1 500 autorisations de travaux délivrées chaque année, depuis 2020, dans la capitale. "