Les sols, en tant que ressource, sont au cœur des grands enjeux environnementaux, climatiques et sociétaux. Ils sont aussi importants pour garantir la préservation de la biodiversité ou la disponibilité d’une eau de qualité, que pour lutter contre le changement climatique, prévenir certains risques ou encore assurer la sécurité alimentaire. Malgré ces rôles vitaux, les sols subissent les effets des activités humaines qui entraînent des dégradations multiples : érosion, imperméabilisation, compaction, artificialisation, pollution, etc. Contrairement à certaines idées reçues, la ressource « sol » est fragile : elle ne se renouvelle que très lentement et n’est pas illimitée. On peut même considérer qu’il s’agit une ressource non renouvelable à l’échelle humaine, qui mérite à ce titre une attention particulière, pour sa préservation voire sa restauration. C’est autour de ces enjeux de préservation d’une ressource précieuse et non renouvelable que s’est construite la loi Climat et résilience, qui fixe l’objectif d’une absence de toute artificialisation nette ou de toute altération durable des sols à l’horizon 2050. Ce changement de cap invite à la sobriété foncière et à changer de regard sur les sols, à développer une approche qualitative pour limiter leur artificialisation et prioriser la préservation durable de leurs fonctions écologiques. Une meilleure connaissance des sols s’avère incontournable pour accompagner les territoires dans les défis que soulève l’application du Zéro artificialisation nette (ZAN).
Cette note explore la notion de multifonctionnalité, en dressant le portrait des quatre grandes fonctions écologiques des sols énoncées par la loi Climat et résilience et aborde les axes de restauration des sols, piliers de leur désartificialisation.