[ÉTUDE] Ethnographie de la qualité de l’air intérieur

Image
Type
Type
Etude/thèse
Année d'édition
Année d'édition
2023
Auteurs
Auteurs
Picto_taxo_
Quelles sont les connaissances des Français sur la qualité de l’air à l’intérieur de leur logement ? Comment la prennent-ils en compte, quels sont leurs usages en la matière ? « Ethnographie de l’air chez-soi » est le premier volet de la recherche – action La qualité de l’air intérieur (QAI) des logements : culture habitante et ressorts du changement, menée par deux correspondants LEROY MERLIN Source. Portée en partenariat avec l’ADEME, cette démarche intègre à la fois une observation de type ethnographique et un processus actif d’accompagnement au changement.

La qualité de l’air intérieur : comprendre avec ses sens

Ce volet 1 de la recherche se concentre donc sur les cultures habitantes, marquées en premier lieu par une appréhension du sujet par les sens (« odeur de propre », « manque d’air »…). Il a été piloté par Gaëtan Brisepierre, sociologue indépendant, expert des transitions écologiques et énergétiques dans le bâtiment. L’enquête de terrain a consisté à interroger longuement douze ménages. Ainsi qu’à visiter avec eux leur logement, pour compléter les informations et prendre des photos. Ces douze familles ont été repérées selon des pratiques indiquant qu’elles avaient un intérêt a priori pour la qualité de l’air intérieur : installation d’une VMC, achat d’une peinture dite naturelle, emprunt d’un capteur de C0².

Qualité de l’air intérieur : une méconnaissance du sujet

Et pourtant, la recherche montre une importante méconnaissance du sujet : une ignorance très répandue de la circulation de l’air dans le logement, des usages imprécis voire inefficaces de la ventilation, des pratiques contre-productives pour la santé des occupants (trop d’utilisation de produits désinfectants ou de parfums d’intérieur par exemple)…

La recherche propose cinq idéaux-types d’habitants vis-à-vis de la qualité de leur air intérieur :

  • L’insouciant pour qui la qualité de l’air n’est pas vraiment un sujet
  • Le maniaque dont la préoccupation pour la propreté génère de mauvaises pratiques
  • Le cohabitant dont la vie à plusieurs freine l’installation de bonnes pratiques
  • Le copropriétaire dont la qualité de l’air se négocie difficilement dans les parties communes
  • Le rénovateur qui voit la qualité de l’air comme un arbitrage parmi d’autres.

Mieux respirer chez soi, une attente partagée

La recherche démontre aussi une évidente volonté chez tous les enquêtés de faire mieux pour leur intérieur et la santé des occupants. Mais faute de compréhension ou d’accès aux systèmes mécaniques, ils improvisent des solutions pas toujours vertueuses. Pour autant, cela constitue un terreau pour le deuxième volet de la recherche, dédié à une expérimentation d’accompagnement au changement (voir rapport par ailleurs). Une dimension pilotée par l’autre initiatrice de cette recherche, Claire-Sophie Coeudevez, ingénieure santé – bâti et directrice de Médieco. Ces deux volets sont étroitement liés et font l’objet d’une synthèse commune.

Nous mettons aussi à disposition L’état de l’art sociologique de la qualité de l’air intérieur des logements français, réalisé par Gaëtan Brisepierre en 2022. Il bénéficie des nombreuses recherches récentes en la matière,  notamment les programmes pilotés par l’ADEME.