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2021
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En France et dans la plupart des pays européens, environ 80 % de la population réside désormais en zone urbaine. Selon les projections de l'ONU, d'ici 2050, presque sept personnes sur dix vivront en milieu urbain à l'échelle mondiale, comparé à un peu plus d'une sur deux actuellement (ONU, 2018). Cependant, les inégalités sociales et territoriales de santé sont particulièrement prononcées en milieu urbain. Cette urbanisation croissante devrait entraîner une augmentation significative des inégalités sociales et de santé, avec des répercussions négatives sur la santé physique et mentale, le bien-être, et la cohésion sociale (Giles-Corti et al., 2016).
Les environnements urbains, qui abritent désormais la majorité de la population mondiale, englobent divers enjeux de santé et d'environnement interconnectés auxquels les autorités publiques doivent faire face. Les défis majeurs incluent le vieillissement de la population, la prévalence croissante des maladies chroniques, l'isolement social, et l'émergence de maladies vectorielles, tous étroitement liés aux inégalités économiques et sociales. Les changements environnementaux résultant des activités humaines contribuent également à aggraver les inégalités sociales en matière de santé et à affecter la santé des populations. L'urbanisation croissante entraîne des modifications des modes de vie, notamment en termes de mobilité et d'alimentation, ainsi que la détérioration des écosystèmes, avec l'imperméabilisation des sols, la pollution de l'air, de l'eau, la perte de biodiversité. Parallèlement, le changement climatique représente une menace majeure pour la santé, en particulier avec l'augmentation des événements climatiques extrêmes qui peuvent avoir des conséquences amplifiées en milieu urbain.
Les Villes-Santé européennes et françaises s'engagent activement à relever ces défis majeurs. La création d'environnements urbains favorables à la santé et contribuant à l'équité est l'une des six grandes priorités définies par le Consensus de Copenhague, réaffirmée par la Stratégie 2020-2030 du Réseau français des Villes-Santé.
Il est aujourd'hui reconnu dans la communauté scientifique que les espaces verts en milieu urbain représentent un levier d'intervention essentiel pour les collectivités afin de relever simultanément ces défis majeurs en matière d'environnement et de santé publique (OMS, 2017). En effet, ces espaces répondent à de nombreux besoins humains fondamentaux, contribuant ainsi à un bien-être durable, qui associe le bien-être individuel aux impératifs du développement durable. Les espaces verts satisfont des besoins tels que l'accès à des biens essentiels, la réalisation d'une vie quotidienne conforme à sa propre vision, le fait de vivre dans un environnement agréable, de se développer en tant que personne, de s'autodéterminer, de participer à une communauté, de prendre part aux décisions sur l'évolution de la société, et d'être protégé par la société.
Toutefois, l'augmentation de la population urbaine peut exercer une pression sur les espaces verts, tant en termes d'aménagement, avec la recherche de terrains constructibles pour des logements, des commerces, des entrepôts, etc., que du point de vue de la fréquentation, avec une saturation potentielle des espaces verts existants. Dans ce contexte, le projet de recherche GreenH-City, mené de 2017 à 2020 et financé par l'Institut National du Cancer, a réuni une équipe interdisciplinaire de chercheurs de l'École des Hautes Études en Santé Publique, de l'Université Paris Nanterre, de l'Université de Genève, et du Réseau français des Villes-Santé de l'OMS. Ce projet avait pour objectif de mieux comprendre la contribution des espaces verts en milieu urbain à la santé des habitants, d'analyser les interventions des villes en matière d'espaces verts, et de saisir les démarches de santé dans toutes les politiques urbaines.