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Année d'édition |
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2012
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Auteurs |
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Parce que la technologie ne peut remplacer la biodiversité, il est impératif de restaurer et préserver cette dernière pour assurer la prospérité future et léguer à nos descendants plusieurs options de développement. L'approche du développement durable nécessite de limiter les irréversibilités associées à la dégradation de ce potentiel naturel et, par conséquent, des fonctions qu'il engendre. La filière de la construction, bien qu'essentielle pour l'emploi et le dynamisme économique, est confrontée à un défi majeur qui exige des changements profonds. Repenser la conception, la construction, le mode de vie et la rénovation des bâtiments nécessite de dépasser certaines idées reçues, modes de pensée et habitudes. La réalisation de ces changements implique une évolution culturelle, préalable indispensable à la formation des professionnels, à la création de nouvelles compétences et emplois, ainsi qu'à l'évolution des normes et des mécanismes économiques du secteur.
"L'écologie nous apprend que toute forme de vie est l'expression d'échanges au sein d'un réseau. La terre elle-même ne fonctionne que comme un réseau où tout interagit avec presque tout en permanence. Là aussi, ces interactions génèrent des propriétés émergentes qui constituent 'l'intelligence de la terre'. C'est cette intelligence que nous sabordons quand nous violons délibérément les équilibres naturels", a écrit David Servan-Schreiber.
Imaginons la construction d'un collège, d'une maison, ou d'un immeuble. Tout commence par une excavation qui occupe l'espace, les excédents de terre étant déblayés. On "nettoie" tout autour, comme dans une salle d'opération avant une intervention chirurgicale. Autour des futures fondations, des tranchées sont creusées pour les raccordements aux réseaux locaux, à l'eau et à l'électricité. Les fondations se préparent, les maçons coulent un béton de propreté, installent le ferraillage et préparent les futurs systèmes d'évacuations et de drainages. Les sols sont éventrés, les arbres centenaires gisent au milieu des gravats. Pourquoi ? Ils entravaient les travaux et l'on a fait au plus rapide ! La perte de fertilité des sols, la recrudescence des parasites, la dérégulation du cycle des eaux, les modifications brutales dues aux dérèglements climatiques sont les signes avant-coureurs. Resynchroniser l'économie avec la biosphère, c'est construire un monde résilient.