Caractéristiques
L’immeuble du 2 rue Maurice Maignen dans le 15ème a été édifié en 1981 dans le cadre d’un projet de ZAC sur le site de l’ancienne gare de Vaugirard. Ce R+7 linéaire donne sur rue en façade nord-est et sur un square en partie en façade sud-est. A son rez de chaussée se situe une crèche collective, propriété de la Ville de Paris. Cette dernière a souhaité réhabiliter la crèche existante. Un agrandissement a été obtenu en transformant un vide sanitaire en sous-sol. La capacité d'accueil est désormais de 66 enfants.
Les principales difficultés du projet résidaient dans le fait de travailler au pied d’un immeuble occupé avec un chantier très contrôlé en nuisances, et de créer des apports lumineux dans une structure tout béton mono-orientée sombre, d’une profondeur allant jusqu’à 12 mètres. L’existant présentait de fortes surfaces déperditives, pas d’apports solaires significatifs. La contrainte était aussi d’installer un système de débit d’air élevé pour les enfants, avec un objectif de consommation global de 80Kwh/m2. Par ailleurs, comme l’on se situait sur une ancienne zone industrielle, il a fallu tenir compte de la pollution des sols, et apporter une attention particulière au traitement de la cour de récréation.
Le point fort du projet réside dans les partis pris de l’architecte Marc Benard de l’agence Equateur, qui a proposé une isolation par l'extérieur en PSE sous bardage, la mise en place de menuiseries extérieures et intérieures bois (chêne et hêtre essentiellement européens), l'utilisation de cloisons en fermacell et laine de chanvre, la réalisation sur mesure de mobiliers en bois massif pour éviter au maximum les émanations des formaldéïdes, et la pose au sol d’un revêtement caoutchouc.
Le bardage sur cour a été réalisé en résine Corian avec un calpinage sur-mesure. Le Corian garantit la sécurité aux chocs et le confort tactile pour les enfants, le travail de la résine permettant d’offrir des tableaux de fenêtres et porte-fenêtres arrondis ; il apporte une luminosité dans la cour, la lumière se réfléchissant sur une façade blanche très claire et auto-entretenue par le ruissellement des eaux de pluie. Enfin, la toiture de la crèche, sur laquelle ont été disposés des puits de lumière, a été végétalisée avec un substrat de qualité de 10 à 15 centimètres, et le jardin en pourtour de cour rénové.