Programme |
Programme
Restructuration et extension de 5 logements locatifs dont 3 sociaux
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Année de livraison |
Année de livraison
2014
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Type d'intervention |
Type d'intervention
Réhabilitation
Extension
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Type d'usage |
Type d'usage
Logement - Privé
Logement - Social
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Adresse |
Adresse
14 Rue Denfert-Rochereau |
Caractéristiques
Occupé, mais devenu insalubre depuis plusieurs années, propriété d'un marchand de sommeil, ce petit immeuble 1900 en brique pleine abritait autrefois le café Au Bon Coin fréquenté par les éclusiers. Marquant l’intersection du quai du Port et de la rue Denfert-Rochereau, avec une façade ouest et un pignon nord aveugles, le bâtiment tournait le dos au canal. L’agence Ramdam s’est attachée à valoriser cet héritage de l’habitat ouvrier vernaculaire immortalisé par Doisneau, en l’ouvrant sur le canal par quelques percements aléatoires sur la façade ouest existante. Adossée au pignon nord, une extension contemporaine ossature-bois en R+3, elle-même largement vitrée en face ouest, a été édifiée à l'emplacement de l'ancienne courette pavée. L’écriture opposée des deux édifices amène un dialogue enrichissant réussi entre la brique, matériau emblématique du 19ème siècle, et un bardage bois, plus contemporain. L'ensemble prépare par ailleurs l'évolution potentielle du gabarit de la rue en donnant une possibilité de jonction progressive avec l'immeuble neuf en R+7 qui vient d'être édifié à son autre extrémité sur le même trottoir. La qualité générale de la réflexion globale et de traitement a valu à cette opération d'être nominée au Prix d’architecture de la Première oeuvre 2014.
Un développé de façade très important au regard de la surface habitable et une parcelle triangulaire très étroite en pointe n’ont pas permis d’atteindre les objectifs du plan climat pour cette opération par ailleurs simplement soumise à la RT élément par élément pour la partie ancienne, et la RT 2005 pour la partie neuve. Une isolation par l’intérieur aurait trop rogné les surfaces des logements. Il fallait trouver un équilibre entre performance énergétique, surface habitable et coût de l’opération. La stratégie a donc été de raisonner plutôt sur le cycle de vie global du bâtiment en considérant l’énergie grise consommée. La conservation et le ré-emploi ont été privilégiés (hydro-gommage des façades existantes en brique, remplacement des briques cassées par celles récupérées lors des percements, re-jointement, enduit à la chaux…). L’extension en bois a été réalisée en matériaux issus du recyclage, ou pouvant être recyclés ou réemployés (bois non traité - Douglas en structure et mélèze en bardage -, isolation ouate de cellulose et fibre de bois, chape sèche en fermacell, assemblages à sec facilitant la dé-construction…).
La partie ancienne comporte 3 logements à loyer modéré, l’extension accueillant 2 duplex en loyer libre. Le projet, qui a suscité un vif intérêt de la mairie, des Bâtiments de France et des associations riveraines, a été aussi l’occasion d’expérimenter une démarche replaçant l’acte de construire dans un processus dynamique débutant bien avant la livraison du bâtiment. Le chantier a été ouvert aux habitants du quartier le temps d’un été tandis que l’ancien café en rez d'immeuble était provisoirement réactivé. Plutôt que de murer le site en phase d'avant chantier pour éviter l'installation d'un squat, il a été proposé aux nouveaux propriétaires de l'ouvrir sur le quartier pour en faire un lieu de convivialité. Le "coin des rêves" confié aux artistes et aux riverains a proposée de nombreuses performances et animations, en bénéficiant du soutien logistique et de la synergie avec le 6B tout proche.
- SHOB (Surface Hors d'Oeuvre Brute)